Restauration faciale : Un travail délicat pour préserver l'identité

Restauration faciale : Un travail délicat pour préserver l'identité

Depuis juin 2024, deux de nos thanatopracteurs, Aurélie Gourdon (exerçant en Île-de-France) et Cindy Tripier-Jammes (exerçant en Occitanie), ont passé avec succès le niveau 1 de restructuration crâniale en Belgique, délivré par l'European School of Embalming Skills. Cette formation leur permet d'intervenir sur des cas complexes de reconstruction crânienne et faciale, un domaine essentiel dans la thanatopraxie.

La restructuration faciale, souvent confondue avec la reconstruction faciale, est une discipline qui vise à redonner un aspect présentable au visage d'un défunt. Elle se divise en deux grandes catégories : la restauration faciale et la reconstruction faciale, qui, bien que parfois utilisées de manière interchangeable, couvrent des réalités différentes.

La restauration faciale concerne les interventions superficielles, comme la gestion de petites blessures (par exemple un œil au beurre noir), l’utilisation de la cire pour combler des imperfections, ou encore la cosmétologie pour rétablir une carnation naturelle. Ce type de soins vise à recréer la forme et les couleurs naturelles du visage, afin que la famille puisse retrouver une apparence apaisée et familière du défunt.

La restructuration faciale, en revanche, s’applique aux traumatismes plus sévères, affectant la structure osseuse du visage. Cela nécessite une connaissance approfondie de l’anatomie crânienne. Dans ces cas-là, une intervention osseuse est indispensable avant toute restauration de surface, car la base doit être solide pour que le travail de restauration soit durable et efficace.

Ces interventions se déclinent en plusieurs niveaux de complexité :

Niveau 1 :

Restauration de surface : lorsque la structure osseuse n'est pas touchée, les soins consistent à utiliser des sutures, de la colle, de la cire et du maquillage pour recréer une apparence apaisée. Ce travail demande de la minutie et peut être réalisé en quelques heures.

- Reconstruction crâniale : cette intervention concerne la boîte crânienne (os occipital, pariétaux, temporaux, et frontal) sans impact sur les os du visage. Elle peut être effectuée en moins de six heures dans les cas modérés.

Niveau 2 :

- Reconstruction faciale : ici, les os du visage, de la mâchoire jusqu'à l'os frontal, sont atteints. C'est l'une des interventions les plus complexes, nécessitant de travailler sur la symétrie du visage, avec un temps de travail souvent supérieur à dix heures.

Selon la gravité du cas, plusieurs de ces sous-catégories peuvent être combinées. Par exemple, un cas impliquant la boîte crânienne et la surface du visage peut prendre jusqu'à 10 heures, tandis qu'une reconstruction complète, où la structure crânienne et faciale est endommagée, peut nécessiter plus de 15 heures de travail minutieux.

La restructuration faciale a plusieurs objectifs, mais avant tout, elle permet de rendre le défunt présentable, identifiable et, idéalement, reconnaissable. Cela est crucial pour permettre aux proches d’accepter la perte et de dire un dernier adieu. La présentation d’un corps soigné aide à apaiser la violence perçue de la mort, particulièrement lors d’un décès inattendu ou traumatique. En outre, ces techniques sont parfois utilisées dans un cadre judiciaire, notamment pour l’identification des victimes